Ravageur peu connu, mais qui occasionne de nombreux (et irrémédiables!) dégâts ! Mais qui est cette petite bête ? Le Charançon de l’Agave !
Appelé Charançon de l’Agave car c’est son repas et son gîte préféré, il s’attaque aussi au Yuccas, Dracaenas, Dasylirions … Il est présent en France depuis 2007, et est aujourd’hui vu de Nice à Perpignan !
C’est un petit charançon de 15mm de long, tout noir ! C’est comme ça qu’on le différencie du charançon rouge du Palmier ! Il répond au charmant nom de Scyphophorus acupunctatus.
Charançons de l’agave sur Yucca
A l’instar de celui du Palmier, le charançon de l’agave pond à la base (l’aisselle) des feuilles de la plante, les œufs se développent, passent plusieurs stades larvaires, jusqu’à devenir une pupe qui va se constituer un cocon de fibre. Une fois les conditions nécessaires, il arrive à sa forme adulte : le charançon.
Il peut ainsi se déplacer (principalement en marchant, il vole peu : moins d’un kilomètre), se reproduire et recommencer ce cercle. Cela dure en général environ 45jours, il peut faire jusqu’à 5 générations par an ! Une femelle peut pondre 4 à 5 œufs par jour pendant un an et demi !
Comment reconnaître, anticiper et traiter ce ravageur ?
Pour anticiper, le mieux reste (comme pour tout écosystème) la mixité ! Si vous n’avez pas beaucoup d’agave et de nombreuses autre familles de plantes dans votre jardin, vous avez moins de risques que le charançon « trouve » votre agave ! De même que pour le charançon du palmier, on évite des coupes de feuilles entre avril et octobre, afin de ne pas attirer le ravageur, qui pourrait alors entrer encore plus facilement au cœur de votre plante !
En anticipation :
- limiter les par terre / massifs / jardins avec une seule essence, la biodiversité c’est la clé !
- éviter les coupes durant les périodes d’attaques (périodes chaudes, de avril/mai à septembre/novembre),
- privilégier les achats de plantes dans des pépinières soucieuses de l’environnement, qui connaissent ce coléoptère,
- observez BIEN votre plante après achat, et laissez la en observation / quarantaine un an après l’avoir acheté.
Dégât du Charançon sur Agave
En observation :
- des nécroses circulaire à l’aisselle des feuilles,
- des cocons fibreux,
- un brunissement de la base de la feuille,
- un aspect gangrène, pourriture sur la base des feuilles,
- un charançon noir !
- votre plante qui commence à pencher sur un côté sans raison apparente (vent, talus..)
- …
Il est fort possible qu’une infestation soit en cours ! Il faut alors traiter. Il existe plusieurs méthodes.
Les traitements :
- traitement chimiques, qu’on évitera car ils n’éradiquent pas que le charançon, -curatif-
- les nématodes, possible aussi avec le même produit et utilisation que pour le palmier (Steinernema carpocapsae), -curatif-
- de même que pour les nématodes, les champignons fonctionnant pour le charançon du palmier sont aussi efficaces sur celui de l’agave (Beauveria bassiana) -curatif-
- les pièges à phéromones (à placer loin de la plante ! Pour éviter de l’attirer vers la plante !) -préventif-
- la destruction des larves, œufs et pupes, ainsi que des stades adultes si possible
- la destruction des feuilles et plantes attaquées (on ne les laisse pas sur place, cela ferait un vivier ! Pareil pour la mise en déchetterie, il faut broyer les feuilles avant, afin que le déchetterie ne deviennent pas une pouponnière !)
Allier toutes ces méthodes reste bien sûr le plus efficace. Il est possible de conjuguer les luttes contre charançon de l’agave et du palmier, et papillon du palmier. Vous pouvez en parler à vos voisins et mutualiser les coûts, et augmenter leur efficacité !
Dégât du Charançon sur Agave
Très important : si vous voyez une attaque de charançon chez vous, ou ailleurs, il faut informer la FREDON ! Cela permet le recensement, le comptage et favorise l’éradication des foyers infectés ! Vous aurez également la possibilité de connaître les professionnels près de chez vous qui pourront intervenir, ou vous conseiller au mieux !
En plus de l’attaque du charançon, il y a souvent de nombreuses bactéries et et champignons qui se développent sur ces blessures, laissant peu de chances à la plante d’y survivre : attention donc !
Petite info trouvée sur un site, si vous avez déjà gouté du Mezcal, vous avez déjà gouté ce charançon ! 😀